Rédigé par Nicolas Laporterie | Mis à jour le : 03/11/2024 | Temps de lecture : 3 minutes
Combien ça coûte de stocker l'électricité photovoltaïque ? Quel est le prix d'une batterie solaire ? Combien coûte une batterie virtuelle ? Quel est le coût de stockage par kwh ? Quelles sont les différentes solutions pour stocker son électricité photovoltaïque ?
Equiper sa maison de panneaux solaires permet de couvrir jusqu’à 100% de ses besoins annuels en électricité. Cela est appelé « autosuffisance ».
Cela est cependant rarement le cas. La plupart du temps, l’électricité générée par les panneaux solaires dépassent les besoins. En effet, une installation solaire ne fonctionne qu'une partie de la journée et fournit un maximum d'énergie uniquement lorsque le soleil est au zénith. La production est alors maximum, mais sur une période bien limitée qui ne correspond pas nécessairement à vos besoins.
À ce moment-là, vous avez ainsi un surplus d'électricité à gérer. À l'inverse, à la tombée de la nuit, votre installation ne produit plus alors que vous avez toujours besoin d'alimenter votre frigo, votre box etc... On voit bien qu'il est impossible de couvrir en continu les besoins électriques d'une maison.
Si vous ne consommez pas directement toute l’énergie produite, ce que l'on appelle l'autoconsommation, vous avez alors le choix, soit de la stocker, soit de la vendre. La question qui se pose alors est simple : quel est le plus rentable des deux, stocker ou revendre ?
Sachant que le prix de rachat de l'électricité photovoltaïque se situe entre 0.06 euros et 0.10 euros / kwh, et que le prix du kwh pour les consommateurs tourne autour de 0.20 euros / kwh, le stockage n'aura d'intérêt que s'il est inférieur à 0.10 euros / kwh.
En effet, avec un prix de revente à 0.10 euros / kwh par exemple, le coût réel d'un kwh acheté sur le réseau revient alors 0.20 - 0.10 = 0.10 euros / kwh. Il est clair qu'à ce prix-là, un coût du stockage au dessus de 0.10 euros / kwh n'aurait aucun intérêt.
Voyons donc maintenant combien coûte le stockage photovoltaïque. Il existe deux méthodes pour stocker cette production solaire : la batterie physique d’une part, et la batterie virtuelle d’autre part.
La batterie physique est le système traditionnel que l’on retrouve à l’intérieur de nos smartphones ou de nos véhicules électriques. Le principe de fonctionnement est simple. La batterie capte l’électricité produite, la stocke pour finalement la restituer à la demande.
Grâce à ce matériel, vous devenez plus autonome par rapport au réseau. Vous pouvez ainsi atteindre des taux d’autoconsommation entre 50% et 100%.
Dans la mesure où vous produisez plus que vous ne consommez, une batterie vous évite tout gaspillage d’énergie. Vous pourrez alors emmagasiner l’électricité pour ensuite l’utiliser une fois le soir venu ou lorsque le temps est moins ensoleillé. Pour y parvenir, l'idéal est de compléter le système avec une borne de recharge pour voiture électrique, car ce type véhicule est très consommateur d'énergie et bénéficie en plus d'une grosse capacité de stockage.
Notons que sur le marché, le prix des batteries employées dans le stockage d’électricité photovoltaïque oscille entre 75 euros et 1 100 euros HT pour 1 kWh, selon le type de batterie.
Type de batterie | Prix moyen HT pour 1 kwh stocké |
Batterie à plomb ouvert | 75 euros à 245 euros / kwh |
Batterie AGM | 190 euros à 400 euros / kwh |
Batterie au gel | 260 euros à 520 euros / kwh |
Batterie Lithium | 580 euros à 1 100 euros / kwh |
Cette catégorie de batterie est réputée pour sa robustesse. Néanmoins, un entretien s’impose régulièrement. Du fait qu’elle ne soit pas étanche, la batterie à plomb ouvert doit se placer dans un endroit aéré et à l’abri des changements de température.
Dans les bonnes conditions, le dispositif peut durer jusqu’à 10 ans ou plus et permet 400 à 500 cycles. Son prix seul oscille de 75 euros à 245 euros par kWh (kilowattheure) sur le marché.
La batterie AGM fait partie de la grande famille des batteries au plomb. Ce qui la différencie du modèle classique, c’est qu’elle convient aux espaces isolés. En effet, celle-ci est étanche et n’exige pas beaucoup d’entretien.
Le coût de ce matériel est de 190 euros à 400 euros par kWh avec une durée de vie de 10 ans et 600 à 700 cycles.
Cette batterie est une gamme plus évoluée de la batterie au plomb ordinaire. Elle bénéficie d’une meilleure résistance ainsi que d’une excellente longévité (jusqu’à 20 ans et 800 à 900 cyles). Adaptée pour un usage quotidien et répété, on apprécie particulièrement sa décharge profonde.
Une batterie au gel coûte généralement entre 260 euros et 520 euros le kWh.
Il s’agit d’une des batteries les plus performantes jamais créées. En effet, celles-ci présentent de multiples avantages. Elles permettent d’atteindre un rendement charge-décharge qui peut aller jusqu’à 90%. Il s’agit, ici, de la faculté d’une batterie à stocker le maximum d’énergie par unité de volume (Wh/l) ou par unité de masse (Wh/kg).
Celles-ci possèdent ainsi une très bonne durée de vie. Notons que la longévité d’une batterie lithium ne se mesure pas en nombre d’années mais en nombre de cycles complets de charge/décharge. Celle-ci peut aller jusqu'à 2 000 cycles. À noter également que ce type de batterie subit une autodécharge très faible de seulement quelques pourcents par an.
En outre, cette batterie ne nécessite aucun entretien et présente un bien meilleur bilan écologique que ses consoeurs grâce à un taux de recyclage autour de 70%.
Tout cela justifie le prix plus élevé de la batterie Li-ion qui est de 580 euros à 1 100 euros par kWh.
Les prix ci-dessus sont donnés en estimant le coût de stockage pour 1 kwh. Mais en réalité, ceci ne donne pas le vrai coût d'un kwh car ce même kwh va être utilisé puis à nouveau restocké puis à nouveau utilisé etc...
Le vrai coût de stockage d'un kwh doit donc tenir compte de la durée de vie de la batterie, ou plutôt du nombre de cycles de celle-ci.
Prenons ainsi l'exemple de la batterie à plomb ouvert dont le prix moyen du kwh stocké va de 75 euros à 245 euros, soit 126 euros en moyenne. Si une batterie permet 500 cycles de charge-décharge de ce kwh, alors on peut dire que le coût de revient du kwh stocké est de 126 euros / 500, soit 0.25 euros / kwh.
Voyons donc maintenant ce même tableau en prenant en compte le nombre de cycles des batteries :
Type de batterie | Prix pour 1 kwh stocké |
Batterie à plomb ouvert | 0.15 euros à 0.49 euros / kwh |
Batterie AGM | 0.27 euros à 0.57 euros / kwh |
Batterie au gel | 0.28 euros à 0.57 euros / kwh |
Batterie Lithium | 0.29 euros à 0.55 euros / kwh |
À la lecture de ce tableau, on peut tirer 2 enseignements :
Voilà pourquoi peu d'installations solaires incorporent des batteries. Ce n'est tout simplement pas encore rentable en l'état actuel des technologies.
Ce système de stockage n’est apparu que récemment. Son principe est similaire à celui d’une batterie physique, c’est-à-dire stocker l’excédent d’électricité photovoltaïque produit. L'excédent de production est ainsi injecté dans le réseau et stocké "virtuellement" par un fournisseur d'énergie.
À première vue, cela paraît révolutionnaire de pouvoir stocker comme cela son électricité sans avoir à acheter de batterie. Et cela d'autant que plus que ce stockage virtuel est utilisable à n'importe quel moment et sans limitation de temps !
Mais où est donc le hic ? Car il y a bien un hic !
On parle de batterie virtuelle, mais en réalité, il n'y aucune batterie et aucun stockage. L'électricité en trop est juste injectée dans le réseau et utilisée au même moment par d'autres consommateurs. Le surplus est ainsi injecté et valorisé, et donne le droit à consommer le même nombre de kwh au moment où on le souhaite, mais moyennant les coût de transport de l'énergie. C'est en quelque sorte un crédit en kwh à faire valoir plus tard.
Prenons un exemple :
Si mes panneaux solaires produisent par exemple 10 kwh dans la journée que je ne peux consommer, ceux-ci seront injectés dans le réseau ("stockés virtuellement") et je disposerai à ce moment-là de 10 kwh utilisable quand bon me semble. Imaginons que 2 mois plus tard je doive recharger ma voiture électrique et que j'ai besoin d'un apport rapide de 10kwh. Je pourrai alors puiser dans ma batterie virtuelle ces 10 kwh qui me seront envoyés par le réseau mais pour lesquels je devrai payer des taxes et frais d'acheminement.
Ces 10 kwh de ma batterie me sont donc restitués mais pas gratuitement. Je vais devoir m'acquiter grosso modo de 0.10 euros / kwh de frais, ce qui revient donc à dire que ce stockage virtuel revient à 0.10 euros / kwh.
En conclusion, chaque kwh stocké sur ma batterie virtuelle et consommé va me coûter 0.10 euros / kwh, c'est à dire les frais acheminement. A contrario, chaque kwh de surplus vendu à EDF et racheté sur le réseau public au prix du marché pour ma consommation va me coûter 0.05 euros / kwh (0.15 de prix public - 0.10 de vente à EDF). Le coût du kwh consommé avec la batterie virtuelle est donc le double de celui en autoconsommation sans stockage sur batterie. Le choix entre les deux est vite fait !
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