Vers une détente des taux d'intérêt en 2024 ?

Rédigé par Nicolas Laporterie | Le 28 mars 2024

Après une forte hausse des taux de crédit immobilier en 2022 et 2023 qui a annéanti le pouvoir d'achat immobilier des français, la tendance est enfin à la baisse. Est-ce durable ? on tente de vous éclairer.

Pourquoi cette hausse des taux si brutale depuis 2022 ?

Pour comprendre la brutalité de la hausse, il faut se replonger dans la situation de l'époque.

Les économies françaises et mondiales commencent à peine à sortir du covid et les taux d'intérêt des banques centrales sont très bas, voire négatifs en Europe. Ces politiques monétaires ont été nécessaires pour maintenir l'économie à flot. Parallèlement, c'est aussi la politique du "quoi qu'il en coûte".

Le résultat de ces taux excessivement bas et d'un État peu regardant à la dépense a été une forte reprise de l'activité qui a généré une pression considérable sur les matières premières mondiales. Ajoutez à cela une pincée de guerre en Ukraine et on se retrouve avec une inflation qui bondit à près de 10% fin 2022.

Face à cette inflation qui ponctionne le pouvoir d'achat des ménages, les banques centrales n'ont d'autres solutions que de remonter les taux d'intérêt pour calmer la reprise économique et l'inflation.

Voilà pourquoi le taux des OAT 10 ans (obligations souveraines françaises) est passé de 0% en 2021 à plus de 3% en 2023. Naturellement, les taux de crédit immobilier ont suivi la même pente passant de 1% en 2021 à plus de 4% en 2023.

Vers une baisse durable des taux en 2024 ?

Le résultat de ces hausses de taux a bien produit les effets escomptés puisque l'inflation a ralenti à des niveaux plus normatifs de 3% ces derniers mois.

On constate ainsi une baisse des taux de crédit proposés par les banques qui franchissent enfin à la baisse la barre des 4%. La plupart des courtiers ou des banques en France proposent aujourd'hui des crédits entre 3.60% et 4% pour des durées de 15 ans à 25 ans.

Cette baisse est-elle durable et va-t-elle se poursuivre ? Et bien, comme vous l'aurez compris, tout dépend de l'inflation.

C'est la réserve fédérale américaine qui donne le la en matière de politique monétaire. Vu l'accalmie sur le front des prix, les banquiers centraux envisagent plusieurs baisses de taux d'ici la fin 2024 et la Banque Centrale Européenne (BCE) suivra le mouvement. Il est donc probable qu'on assiste à une baisse supplémentaire de 0.50 point d'ici fin 2024.

Il est donc raisonnable d'espérer des taux de crédit autour des 3.50% dans les 9 mois à venir, et une probable remontée du nombre de transactions immobilières car les ménages vont récupérer une partie de leur pouvoir d'achat immobilier perdu ces deux dernières années.