Rédigé par Nicolas Laporterie | Le 18 août 2023
Au premier semestre 2023, la consommation de gaz a chuté de 10.6%, permettant enfin aux prix de l'énergie de se calmer et de revenir à des niveaux plus normatifs. Mais cette baisse est-elle durable ? Là est toute la question.
La guerre en Ukraine et le chantage énergétique de la Russie ont poussé l'Europe à accélerer son indépendance énergétique. Parmi les mesures prises en urgence, la diversification des sources d'approvisionnement et la sobriété énergétique ont porté leurs fruits.
Si on peut s'en satisfaire, il ne faut pas oublier pour autant que la principale cause de cette baisse de consommation de gaz est venu du climat avec des températures très clémentes durant tout l'hiver.
Au moins la moitié de l'amélioration peut être attribué à ce coup de pouce météorologique, quand le reste provient des efforts de sobriété énergétique des ménages et des industriels.
Selon le Forum des exportateurs de gaz (GECF), la baisse de la demande de gaz en Europe semble bien partie pour durer sur toute l'année 2023.
Côté météo, les prévisionnistes envisagent un scénario identique pour l'hiver 2023/24 avec des températures douces et supérieures aux années précédentes. Le changement climatique aura au moins un effet positif en diminuant la consommation d'énergie fossile pour le chauffage.
Côté économie, les économistes prévoient un ralentissement après le rattrapage post-covid qui devrait également tempérer la demande. De plus, les industriels se sont maintenant réorganisés en fonction des prix de l'énergie disponibles sur les différents continents.
Si on ajoute les incitations fiscales à la rénovation énergétique et au passage de la chaudière à gaz aux pompes à chaleur, tous les éléments sont en place pour une baisse durable de la consommation de gaz.
Avec la baisse durable de la demande en gaz, les prix de l'énergie devraient continuer de baisser après leur envolée de 2022, et par répercussion on peut espérer une accalmie relative sur les prix de l'électricité.
De plus, les filières d'approvisionnement en gaz naturel et liquéfié (GNL) sont en voie de normalisation sur la base de nouveaux partenariats.
Par contre, une inconnue demeurre quant aux prix du pétrole. Essayer d'anticiper quelque chose relève plus de la voyance à ce niveau. Entre le basculement vers l'électrique, le développement du solaire et les réductions de quota de l'OPEP, impossible d'y voir clair !